La progression fulgurante de l’épidémie Ebola pose de multiples questions sur l’efficacité, la pertinence et la réactivité des organismes de santé mondiaux. L’agence américaine Associated Press a reçu un rapport réalisé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) à un niveau interne. Celui-ci fait état d’une gestion désastreuse, archaïque et amatrice de la crise :
« Presque tous ceux impliqués dans la réponse à l’épidémie ont raté des choses évidentes ».
Le document nommant Ebola comme « une tempête parfaite qui se rapprochait » signale également le manque de compétences du personnel et d’informations. L’OMS met en cause le bureau africain et la non prise en compte du « système de santé en piteux état ».
Il est « particulièrement alarmant que le représentant de l’OMS en Guinée n’ait pas prévu ce qui arrivait et n’ait pas octroyé les visas à une équipe médicale qui venait travailler sur la situation ».
Ces réprobations ne sont pas récentes puisque le Dr Bruce Aylward mettait déjà en garde en juin dernier que l’OMS « compromettait » le combat contre l’épidémie Ebola.
Selon le dr Peter Priot, le chercheur ayant découvert le virus en 1976, l’OMS a « agi trop lentement ».
« Ils n’ont rien fait. Ce bureau est incompétent ».
En effet, l’organisation de santé mondiale a proclamé Ebola comme urgence sanitaire après 1 000 morts et cinq mois à partir du début de l’épidémie. L’inertie bureaucratique de l’OMS serait une cause majeure du déploiement du virus.
De même, l’ONU est dans le viseur des critiques étant donné la faible allocation de fonds versés pour Ebola spécifiquement, à savoir 100 000 dollars, soit la somme dépensée en une seconde au niveau social pour l’humanité. Ban Ki Moon promet le déblocage de 20 millions de dollars mais cette initiative n’en est encore qu’au stade de belles paroles généreuses…