Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a réuni hier de nombreuses organisations musulmanes à Paris afin de condamner la situation que vivent actuellement les chrétiens d’Irak.
Dalil Boubakeur, président du CFCM, Patrick Karam, président de la coordination «Chrétiens d’Orient en danger», Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (RMF) représentant une partie des mosquées marocaines, et Ahmet Ogras, président de la Coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) ont lancé « l’Appel de Paris » depuis la Grande Mosquée de Paris.
« L’Appel de Paris », texte co-signé par les différentes organisations composant le CFCM, rappelle le «soutien des musulmans aux frères chrétiens d’Orient, pour la plupart arabes» à «rester et à vivre sur leur terre» dans «la liberté» de «pratiquer leur foi».
« Des barbares sont en train de perpétrer les pires crimes contre l’humanité et menacent actuellement les populations mais aussi la stabilité et la paix entre les peuples de toute la région. »
Les organisateurs indiquent qu’ils lanceront prochainement une grande conférence internationale sur le thème des Chrétiens d’Orient et appellent toutes les mosquées de France à dédier le sermon du Vendredi 12 Septembre «à la mémoire de nos frères chrétiens d’Orient victimes de l’intolérance et de la barbarie».
Le groupe jihadiste « Etat Islamique » a établi la charia dans une partie de l’Irak. La rébellion menée par Al Baghdadi a obligé les chrétiens à choisir entre payer l’impôt des non-musulmans « jaziya », embrasser l’Islam ou quitter le territoire. Des milliers de chrétiens ont pris la route de l’exil dans le nord de l’Irak (Kurdistan autonome) en attendant l’intervention militaire de la coalition occidentale approuvée par le Vatican.
L’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) et l’UMF (Union des Mosquées de France) n’étaient pas présentes lors de cette réunion démontrant ainsi les divisions importantes entre des différentes organisations dites représentatives de l’Islam en France.
L’extrême droite française et les milieux traditionalistes chrétiens instrumentalisent le conflit en Irak pour alimenter l’islamophobie en France avec l’habituelle menace de « l’islamisation ». Récemment, Mgr Emil Nona, archevêque chaldéen de Mossoul, déclarait que « notre souffrance est un prélude à ce que vous-mêmes, chrétiens européens et occidentaux, souffrirez dans un futur proche, car vous accueillez un nombre croissant de musulmans ». L’Eglise a tenu à préciser qu’elle refuserait de laisser la parole aux islamophobes qui lient l’action de « l’Etat Islamique en Irak » et les musulmans de France.