L’archevêque Desmond Tutu est un anglican sud africain, prix Nobel de la paix en 1984. Le religieux a écrit une tribune afin de demander le boycott mondial de l’état d’israel comme cela avait été fait pour le régime d’apartheid sud-africain.
Depuis plus de 45 jours, l’armée israélienne pilonne la bande de Gaza sans aucun répit. Le bilan de ce massacre est très lourd : plus de 2000 civils tués dont la majorité sont des femmes et des enfants, sans compter les blessés qui se comptent par milliers.
C’est donc dans ce contexte très tendu que les paroles de l’archevêque Desmond Tutu prennent toute leur importance, comme un plaidoyer adressé pour le peuple palestinien.
En effet, le 14 août dernier, il a publié dans un quotidien juif, Haaretz, une tribune dans laquelle il appelle à un « boycott mondial » d’Israël et invite israéliens et palestiniens à trouver une solution durable à cette crise en Terre Sainte.
» Nous sommes opposés à l’injustice de l’occupation illégale de la Palestine. Nous sommes opposés aux assassinats à Gaza. Nous sommes opposés aux humiliations infligées aux Palestiniens aux points de contrôle et aux barrages routiers. Nous sommes opposés aux violences perpétrées par toutes les parties. Mais nous ne sommes pas opposés aux juifs «
L’archevêque Tutu évoque son expérience de militant contre la colonisation et l’apartheid dans son propre pays.
« Nous, Sud-Africains, connaissons la violence et la haine. Nous savons ce que cela signifie d’être les oubliés du monde, quand personne ne veut comprendre ou même écouter ce que nous exprimons »
Il demande le boycott mondial de l’Israel à travers l’exemple de l’histoire de l’Afrique du Sud :
» L’embargo sur le commerce infligé dans les années 80 à l’Afrique du Sud par des multinationales engagées fut un facteur clé de la chute, sans effusion de sang, du régime d’apartheid. Ces entreprises avaient compris qu’en soutenant l’économie sud-africaine, elles contribuaient au maintien d’un statu quo injuste. Ceux qui continuent de faire affaire avec Israël, et qui contribuent ainsi à nourrir un sentiment de “normalité” à la société israélienne, rendent un mauvais service aux peuples d’Israël et de la Palestine. Ils contribuent au maintien d’un statu quo profondément injuste. «
Il finit son plaidoyer en rappelant que Nelson Mandela avait déclaré que les Sud Africains ne se sentiraient pas complètement libres tant que les Palestiniens ne seraient pas libres.
L’opinion de certaines personnalités religieuses et publiques en faveur des Palestiniens est nécessaire afin d’ouvrir les yeux au monde sur ces massacres que subissent les palestiniens et sur cette prison à ciel ouvert dans laquelle ils survivent.
A l’instar de Mandela, de Tutu ou d’autres nous clamons :
» Nous nous sentons pas libres tant que les palestiniens ne sont pas libres ».