Dans le nord de la France, la tension monte entre dirigeants religieux juif et musulman suite aux propos du rabbin de Lille Elie Dahan sur l’islam radical dans les mosquées.
Le rabbin de Lille, Elie Dahan, a déclaré après la tuerie de Bruxelles et l’arrestation d’un Roubaisien que le « problème » de l’islam radical « germe d’abord dans les cités et certaines mosquées ». Saluant la « modération » du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, il avait accusé l’UOIF.
« Dans le Nord, c’est l’UOIF, et donc les extrémistes, qui dirigent la plupart des mosquées. »
Amar Lasfar, président de l’UOIF, a répondu par un communiqué mercredi afin de dénoncer « les propos infondés et diffamatoires du rabbin de Lille ».
« Les propos infondés et diffamatoires du rabbin de Lille sont irresponsables et mettent en danger le vivre ensemble et le dialogue religieux mené avec les rabbins de France par l’UOIF. »
Lasfar a rappelé que l’organisation qu’il préside ne gérait que 3 mosquées sur les 103 de la région. Il a aussi rappelé le rabbin à la retenu afin d’apaiser les esprits, l’accusant de « mettre de l’huile sur le feu et de faire des amalgames ».
« C’est grave de la part d’un religieux qui est censé apaiser, notamment dans un moment où l’émotion gagne beaucoup de personnes. Là, on est dans la politique. (…) Je m’interdis de me prononcer sur telle ou telle religion et de fixer les frontières du radicalisme. Ce n’est pas à un rabbin de se mêler des affaires de la communauté. Il a dérapé, il aurait dû réfléchir ».
Amar Lasfar a souhaité rappeler que son organisation avait toujours combattu les discriminations et l’antisémitisme et que l’UOIF gérait si nécessaire les débordements de ses conférenciers. A la fin du communiqué, le président de l’organisation proche des Frères Musulmans d’Egypte a invité le rabbin à une rencontre afin de démarrer un dialogue entre les religieux du Nord.
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