Dalila Awada, cette jeune musulmane qui est allée à « Tout le monde en parle »-émission canadienne- l’automne dernier pour défendre le port du voile, vient d’intenter une poursuite en diffamation de 120 000$ contre Philippe Magnan et Louise Mailloux.
Le premier étant l’auteur d’un blog dont le nom est postedeveille.ca et la seconde étant professeure de philosophie, féministe et militante pour la laïcité, qui a publié La laïcité, ça s’impose, et Une charte pour la nation. Mme Mailloux a aussi été candidate pour le Parti québécois dans la circonscription de Gouin.
Mme Awada porte plainte car ces deux individus ont véhiculé des mensonges à son sujet et ont attisé la haine à son encontre. Ils l’ont présenté comme une manipulatrice à la solde d’intégristes musulmans.
Dans le document déposé au palais de justice de Montréal, Mme Awada est décrite comme une étudiante en sociologie et militante féministe. Cependant ses détracteurs dans les jours suivant sa participation à Tout le monde en parle, le 29 septembre dernier, une vidéo intitulée « Qui est Dalila Awada? Ce qu’elle ne nous a pas dit à Tout le monde en parle », a été mise en ligne sur YouTube. Dans cette vidéo, elle a été dépeinte comme œuvrant pour le réseau islamiste québécois et on l’y l’associe à des organismes comme Présence Musulmane, Congrès islamique canadien, Ligue islamiste mondiale, les Frères musulmans et le Forum canadien musulman.
Pourtant elle affirme n’avoir aucun lien avec ces organismes. Elle déplore aussi qu’on l’accuse d’avoir « infiltré » la Fédération des femmes du Québec.
Le souci lors de la propagation de ce genre d’allégations, c’est la haine que ce type d’actes génère. Elle a reçu des messages haineux, notamment sur sa page Facebook. D’autres vidéos ont été mises en ligne sous un pseudonyme, Watsilavit appelant à la haine envers cette jeune femme. Suite à une enquête de la police il a été découvert qu’il s’agissait tout bonnement de M.Magnan.
Depuis octobre, Mme Awada a souffert d’ harcèlement psychologique. Elle est la cible d’insultes et de messages haineux, elle se fait insulter en permanence de terroriste. Elle souffre d’insomnies, de palpitations cardiaques et de maux de tête. Déprimée, elle a abandonné sa session universitaire d’automne.
Si elle gagne le procès, elle ne gardera pas l’argent, la somme sera versée à la Fondation Paroles de femmes. Un organisme qui vise à favoriser la prise de parole des femmes issues des minorités, notamment des femmes musulmanes.
Même si cette méthode (celle de salir une personne afin de la discréditer) est veille comme le monde, Dalila Awada a eu un très bon geste, celui d’intenter un procès à ses détracteurs. En effet, cela les fera certainement réfléchir la prochaine fois qu’ils voudront diffamer et salir une personne juste parce qu’elle défend le voile.