Nous ne cessons d’évoquer depuis plusieurs mois, dans les colonnes de notre rédaction le génocide que vivent nos frères centrafricains. En effet, des milliers de musulmans de Bangui sont l’objet d’agressions incessantes, de lynchages, de démembrements et de “cannibalisation” de la part de miliciens chrétiens.
C’est ainsi que depuis une année des civils musulmans ont été massacrés, démembrés et brûlés dans une barbarie qui dépasse l’entendement.
Ce génocide envers la population musulmane centrafricaine a poussé les centrafricains à l’exode. C’est ainsi que 1 300 musulmans qui se terraient en périphérie de Bangui, la capitale de la Centrafrique, sont partis dans un imposant convoi, dimanche 27 avril.
Ils ont été escortés par la force africaine Misca à destination du nord du pays. Ce départ était attendu depuis des semaines, mais l’angoisse était le sentiment qui prédominait. En effet, de nombreux convois ont été attaqués précédemment même en la présence de l’armée africaine faisant des morts découpés à la machette.
Ces déplacés musulmans avaient déjà fui leurs domiciles pour occuper le site, où il se sont retrouvés piégés. Ils étaient depuis lors régulièrement victimes d’attaques de milices chrétiennes.
Philippe Bolopion, directeur de plaidoyer au Nations unis pour Human Rights avait déclaré il y’a quelques mois : « Les anti-balaka et leurs alliés au sein de l’armée nationale ont presque atteint leur objectif : le pays est en train de perdre rapidement sa population musulmane ».
Le massacre des musulmans de Centrafrique a illustré au combien la France à travers ses politiques, ses médias, et son armée était devenu le fer de lance de l’islamophobie institutionnalisée en politique d’Etat.