La justice française commence son travail de lutte contre l’islamophobie et a requis des amendes de 1000 euros et des stages de citoyenneté, vendredi dernier devant le tribunal correctionnel de Nîmes, contre deux chauffeurs de bus de la ville qui avaient publié sur facebook des photos et une vidéo à caractère islamophobe.
Le jugement a été mis en délibéré pour le 19 mai.
Le procureur de la République, Patrick Pribille, a exigé « une forte amende de principe » et un « stage de citoyenneté contre la discrimination et le racisme ». Il met en exergue que les deux chauffeurs sont l’expression même de « la libération de la parole décomplexée » concernant l’islam, ce qui avait été souligné dans un rapport du Conseil des droits de l’Homme, pointant également l’accroissement important du nombre des faits commis à l’encontre des musulmans. Le procureur insiste :
« Croyez en la vigilance du parquet de Nîmes sur ce genre de faits ».
Les deux islamophobes ont tenté d’adoucir le tribunal en insistant sur le fait qu’ils ne sont pas racistes, que les publications étaient seulement pour rire. Ils se sont justifiés en proclamant qu’ils n’étaient pas au courant que c’était illégal.
Ils pensaient que les parutions ne seraient visibles que dans le cadre restreint de leurs « amis » sur les réseaux sociaux.
« Parmi mes amis, il devait y avoir un ami véreux », a lancé l’un des prévenus.
« Cette captation d’images est utilisée par les radicaux. Or lutter contre la radicalisation, c’est lutter contre son corollaire, l’islamophobie avec ce type d’humour ».