La dictature égyptienne s’est imposée par le massacre de son peuple dès les premiers jours du putsch. Alors que l’organisation des Frères Musulmans a été déclarée organisation terroriste et que plus de 55.000 imams viennent d’être suspendus, le régime a annoncé au début du mois la mise en place d’un sermon unique.
Dorénavant le ministère des Biens religieux choisira pour les 120 000 mosquées déclarées du pays, le thème de la khutba du vendredi. Ainsi la marche de manoeuvre des religieux sera très limitée et surveillée. La politique sera mise de côté lors des prêches pour se concentrer sur les sujets de société à l’image de ce qui se produit en France.
Les premiers thèmes choisis sont « le rôle des jeunes », « la protection de l’environnement », « les quartiers informels », ou encore « espoir et travail ».
Cette nouvelle restriction du régime ne plaît pas à tout le monde, c’est le cas de Bahaa Marouane interrogé par l’AFP.
« Je suis contre le sermon unique. C’est une décision politique qui vise à faire taire l’opposition. »
A part quelques prédicateurs, les religieux égyptiens ne reconnaissent pas la légitimité du putsch et de l’entreprise dictatoriale d’Al Sissi. Le général, devenu maréchal au début de l’année, a été porté par les révoltes des libéraux-laïcs opposés à toute religiosité dans le pays. La déstabilisation de l’Egypte a mis un coup d’arrêt dans les révoltes contre les tyrannies dans le monde arabe.