Une importante décision qui va changer les relations entre la France et le Maroc vient d’être prise. C’est le ministère marocain de la Justice qui l’ a annoncé ce jour, il s’agit de la suspension des accords de coopération judiciaire conclus avec la France qui survient après une série d’incidents diplomatiques.
En effet, des plaintes ont été déposées à Paris contre Abdellatif Hammouchi, le patron du renseignement marocain, accusé de complicité de torture. De plus des propos blessants pour le Maroc ont été prêtés à un ambassadeur français qui n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.
C’est ainsi que le Maroc a protesté après la France car des policiers Français se sont rendus la semaine dernière à l’ambassade du Maroc à Paris en demandant à voir Abdellatif Hammouchi en déplacement en France. Le chef de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) marocain faisait l’objet d’une convocation délivrée par un juge d’instruction français. Le Maroc considérant cet acte comme une provocation et n’entrant pas dans le protocole habituel.
Après coup, l’ambassadeur de France au Maroc s’est efforcé tant bien que mal ces derniers jours d’apaiser les tensions.
Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié l’initiative des policiers contre Abdellatif Hammouchi d' »incident grave et inédit dans les relations entre les deux pays ». Même le Président François hollande s’est précipité de joindre par téléphone le roi afin de lui adresser un message de confiance. Cependant, les autorités marocaines ne se satisfont visiblement pas de ces gestes d’apaisement.
Le ministère marocain de la Justice déclare : » Au regard du fait que la police française a tenté de remettre une convocation judiciaire à un responsable marocain à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris, en violation des us diplomatiques et de manière provocatrice (…), il a été décidé de suspendre l’exécution de toutes les conventions de coopération judiciaire entre les deux pays .
Cette décision bloque notamment l’envoi de commissions rogatoires françaises au Maroc ainsi que les procédures pour les binationaux en matière de divorce, mariage et garde d’enfants.
A l’origine de ces déplacements de la Police, trois plaintes déposées en France pour des faits de torture dans le centre de détention de Temara, au nord du Maroc, gérée par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), que dirige Abdellatif Hammouchi.
La première, déposée il y a plus d’un an par Adil Lamtasi, un ressortissant franco-marocain condamné à dix ans de prison au Maroc pour trafic de stupéfiants, a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire par des juges parisiens fin 2013.
Adil Lamtasi dit avoir avoué les faits qui lui étaient reprochés après avoir été torturé pendant trois jours dans le centre de Temara. Il a été transféré en France en 2013 et libéré sous conditions en début d’année.
La semaine dernière, deux autres plaintes visant des faits de torture à Temara, au nom cette fois d’un militant saharoui, Naama Asfari ont été déposées. L’une d’entre elles a été déposée devant le pôle crimes contre l’humanité du Tribunal de grande instance de Paris, en vertu de la compétence universelle de la France pour les faits de torture.
Tous ces incidents diplomatiques ont eu raison de la grande histoire d’amour entre la France et le Maroc.