En mars 2010, Saïd Bourarach, vigile d’un magasin de bricolage et père de deux ans en bas âge, meurt noyé après s’être fait frapper par six israélites. Son corps sera retrouvé dans le canal de l’Ourcq à Bobigny.
Pour les enquêteurs, c’est une « banale histoire d’achat de pots de peinture et de pinceaux, au moment où le magasin fermait ses portes », selon la radio.
Pour la communauté musulmane, c’est un meurtre effroyable qui n’a pas été traité sérieusement par la police, comme si Saïd n’avait pas les mêmes droits qu’Ilan Halimi (tué par Youssouf Fofana). L’enquête bâclée a estimé au final que le vigile s’est jeté dans le canal pour échapper à ses agresseurs. Pour d’autres, le vigile a été frappé et tasé par ses agresseurs avant d’être jeté dans le canal. Nuance…
Au final, les agresseurs de Saïd Bourarach ont été mis en examen et incarcérés quelques mois pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » mais ont été très vite libérés car les enquêteurs ont conclu que les sauvages ne l’ont pas jeté dans l’eau.
Comme un lot de consolation, 4 ans après, les suspects ont été renvoyés devant le juge d’instruction de Bobigny (93). Ce dernier estime qu' »une perturbation psychologique » et un « choc émotif » chez la victime, dus aux coups reçus, ne lui ont pas laissé d’autres choix que de se jeter à l’eau.
Bonne nouvelle donc pour la famille qui espère depuis 4 ans voir les coupables croupir en prison. La femme de Saïd Bourarach vit depuis des années dans une situation précaire. Malgré les intimidations, elle ne désespère pas et continue à lutter contre l’injustice dont est victime sa famille.
Les avocats des accusés crient déjà au scandale dans les médias, expliquant qu’il n’existe aucun précèdent de ce type.
Le deux poids deux mesures entre les affaires Ilan Halimi et Saïd Bourarach avait provoqué l’indignation général dans la communauté musulmane. La justice pourrait permettre de revoir le jugement de milliers de personnes qui voient dans cette affaire « une communauté intouchable » qui est impunie même lorsque quelques uns de ses membres tuent ou provoquent le meurtre d’un père de famille.
La Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans a pris en charge l’affaire Saïd Bourarach.
Reportage sur l’affaire Saïd Bourarach :