Les électeurs suisses ont dit « oui » dimanche, à 50,3%, à une limitation de l’immigration, ce qui est vécu par la classe politique nationale comme un coup de tonnerre et un désaveu mais surtout comme un saut dans l’inconnu pour les relations de la Suisse avec l’Europe.
Lundi, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé que » Le vote suisse en faveur d’une limitation de l’immigration est une mauvaise nouvelle pour l’Europe » et que « La France allait devoir réviser ses relations avec la Suisse. »
En effet, depuis 1999 il existe des accords avec la Suisse portant notamment sur la libre circulation des travailleurs et sur beaucoup d’autres éléments et il y a une clause dite de « guillotine » qui fait que si l’un des éléments est mis en cause, le reste de l’accord est remis en cause aussi.
Le référendum, intitulé « contre l’immigration de masse », a été organisé à l’initiative du parti UDC (droite populiste), excédé par la forte hausse du nombre des immigrés ces dernières années depuis l’adhésion de la Suisse à la libre circulation dans l’Europe, appliquée depuis 2002.
C’est le parti d’Egerkingen, lequel soutient le parti UDC, parti connu pour ses revendications anti immigration qui a justement fait l’affiche publicitaire intitulé « Bientôt 1 million », avec une femme intégralement voilée insinuant que la Suisse va être éminemment dominée par les musulmans.
Le résultat de ce vote démontre en réalité qu’une courte majorité a voté pour un parti islamophobe qui prend comme paravent l’immigration.
Face à ce choix, la Suisse va sans doute se retrouver seule dans l’Union Européenne. Référendum lourd de conséquences puisque la Suisse fait 60% de son commerce extérieur avec l’Union européenne et qu’elle ne représente pas une puissance économique considérable à elle seule.