Abdel Fattah al-Sissi, 59 ans, cet ancien chef du renseignement militaire, avait été nommé chef de la toute puissante armée égyptienne en 2012 sous le régime de Mohamed Morsi. C’est lui qui a annoncé le 3 juillet la destitution du chef de l’État et nommé le même jour le gouvernement et le président de transition.
Il déclare être candidat à l’élection présidentielle “si le peuple le réclamait” et surtout “si l’armée l’y aidait”. Sans scrupules, il a affirmé samedi 11 janvier, lors d’un séminaire organisé par l’armée au Caire : “Si je suis candidat, cela devra être à la demande du peuple (sic) et avec un mandat de mon armée (…) Nous vivons dans une démocratie (sic)”.
Il a par ailleurs incité les égyptiens à se rendre au référendum des 14 et 15 janvier dernier, pour voter pour la nouvelle Constitution, qui donne à l’armée un peu plus de pouvoir qu’elle n’en a déjà.
En effet, depuis que l’armée a destitué et arrêté le 3 juillet Mohamed Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement, le gouvernement intérimaire nommé et dirigé de facto par les militaires réprime dans le sang les manifestations des pro-Morsi.
Il vient, par ailleurs de donner une interview à un journal Koweitien dans lequel il s’est empressé de dire officiellement qu’il serait candidat au poste de Chef d’Etat.
Se rendant compte de sa bourde, l’armée égyptienne a affirmé jeudi que le journal koweïtien avait « mal interprété » les propos du maréchal Abdel Fattah al-Sissi sur sa décision de se présenter à la présidentielle, assurant qu’il réserverait l’annonce de sa candidature en premier au « peuple égyptien ».
Sissi prend vraiment les Égyptiens pour des imbéciles.