Israël a critiqué très fermement John Kerry, le secrétaire d’Etat Américain, l’accusant de ne pas être hostile à un boycott en cas d’échec des négociations avec les Palestiniens.
Ces attaques visaient les déclarations du chef de la diplomatie américaine qui a évoqué samedi les risques d’un boycott international visant Israël si ses efforts pour parvenir un accord de paix n’aboutissaient pas.
M. Kerry s’exprimait lors de la conférence sur la sécurité à Munich alors que la campagne internationale de boycottage de la colonisation gagne en importance et en impact, comme en témoigne l’abandon jeudi par la star américaine Scarlett Johansson de son statut d’ambassadrice de l’ONG britannique Oxfam, jugé « incompatible » avec sa promotion de l’entreprise israélienne SodaStream, implantée en territoire palestinien occupé.
Mais c’est le ministre chargé des Renseignements, Youval Steinitz, souvent présenté comme un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a été le plus violent dans ses propos. Il déclare : « Les propos de John Kerry sont offensants, injustes et intolérables, il n’est pas possible de forcer Israël à négocier avec un revolver sur la tempe alors que nous discutons de nos intérêts de sécurité nationale les plus cruciaux. »
Jouant la carte sentimentale, le ministre de l’Economie, Naftali Bennett, chef de file du parti nationaliste religieux Foyer Juif a affirmé qu’ « Israël attendait de ses amis qu’ils se tiennent à ses côtés contre les tentatives antisémites de boycottage, et pas qu’ils les amplifient ».
C’est John Kerry qui a relancé les négociations entre Israël et la Palestine en juillet 2013, alors que celles ci avaient été arrêtées pendant trois années.
Après les Pays Bas et l’Allemagne, c’est au tour de l’incontestable ami de l’ Etat d’Israël de vouloir le boycotter, le laissant ainsi de plus en plus isolé de la scène politique internationale.
Il est en effet, temps que cet Etat comprenne qu’il ne peut pas tout se permettre impunément.