A trois jours de la date limite prévue pour la convocation du corps électoral en perspective de la présidentielle d’avril, le président algérien est hospitalisé à l’hôpital parisien du Val de Grace.
Abdelaziz Bouteflika est censé se présenter à ces élections malgré une santé physique et mentale qui est depuis longtemps sujette à suspicion. Un documentaire sur la chaîne Canal + avait dévoilé au monde la manipulation permanente autour du président. On avait alors découvert un président livide incapable de tout mouvement avec un œil ne laissant plus entrevoir de raison …
Malgré cela les décideurs qui contrôlent l’Algérie ont décidé de continuer d’imposer Bouteflika comme paravent et de continuer une politique de gestion minimale en fonction des besoins impérieux du pays.
Les mandats Bouteflika, que beaucoup ont célébrés hâtivement, auront été ceux qui auront le plus profondément changé l’Algérie.
Ce pays est passé de l’Etat de dictature bâillonnant un peuple sain à une anarchie organisée qui s’est appliquée à corrompre la population dans les bakchich, la corruption et le vice. Une espèce de mélange de la politique de corruption systématique du Maroc et du libertinage promotionné par l’Etat de la Tunisie. Force est de constater que le pari à presque réussi.
Sur le point de vue international, l’Algérie a perdu sa place de pays non-aligné qui faisait l’orgueil des premières générations de l’Indépendance. Sa présence au sommet des pays arabes qui se tenait à Bagdad occupée a fini d’arracher les larmes et les espoirs des plus nationalistes des algériens.
L’économie quant à elle est entièrement dépendante du secteur énergétique. Pas que l’algérien ne soit pas créateur mais certains s’ingénient à casser toute initiative afin de privilégier leurs rentes bâties sur des importations obligées dignes des relations néocoloniales africaines. Le mandat Bouteflika aura quand même permis à des entreprises étrangères de s’emparer de secteurs de l’économie interdits aux algériens …
En fait les élections libres de 91 avaient demandé de l’Islam, du social, du patriotisme et un retour à l’identité imazigho-arabe. Eux ont donné au pays la dépravation, le néolibéralisme, la traîtrise et la soumission au modèle européen.
Aujourd’hui Bouteflika et les décideurs prouvent à travers cette venue en France que le pays le plus riche de la Méditerranée n’a toujours pas les moyens de posséder un hôpital digne de ce nom.
La mort de nos martyrs aura-t-elle servi à cela !
Si ce constat n’est pas un échec, une honte, qu’est-ce alors ?