Selon le site d’information Ria novosti, la Russie a appelé à une levée du blocus de Gaza. Cette demande intervient après que le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a eu un long entretien avec le dirigeant du Hamas Ismaël Haniyeh. Comme nous vous l’avions annoncé, cet échange suit de peu celui que le Hamas a eu récemment avec les iraniens… Ainsi, le mouvement dirigeant Gaza s’impose, en passant par l’Iran, comme interlocuteur reconnu dans le cadre des négociations de paix.
En effet, le principal danger pour le Hamas est bien l’Égypte qui pourrait, dans le cadre de sa chasse aux frères musulmans, envahir Gaza avec l’assentiment tacite des Israéliens et du Fatah …
Dans ce jeu compliqué où se mêlent alliance et trahison, l’Iran s’impose face à des pays arabes toujours prompts à la trahison et sans vision géopolitique. Un Iran qui pourrait désormais se servir du Hamas et de l’opportunisme de la Russie pour mieux négocier avec son seul interlocuteur valable les USA. Il s’agit pour les perses non pas de s’opposer à l’empire, mais d’arriver avec les meilleures cartes pour négocier la meilleure place dans son ralliement.
L’Arabie Saoudite, elle, hésite à vraiment faire peur à ses alliés américains et fait tout pour éviter le sort de Moubarak en se livrant à une guerre contre l’ikhwaniya soutenue par le Qatar … et certains cercles anglo-saxons. Ces hésitations risquent de lui coûter cher. En effet, le seul avertissement valable serait un soutien indéfectible aux mouvements sunnites dans le monde ( Syrie, Irak, Afghanistan et Yémen ) mais le spectre de 2001 paralyse toute initiative à Ryadh.
Israël observe le jeu en essayant toujours de jouer des oppositions en privilégiant systématiquement les solutions susceptibles d’aboutir à des guerres civiles longues. Ce qui explique le double jeu du Mossad et du Shin Beth dans tous les conflits régionaux …
La Russie tente de revenir dans le grand jeu du Moyen Orient mais semble condamnée à la réaction plutôt qu’à la stratégie globale. En effet, la Russie se condamne systématiquement en soutenant des régimes fragiles en proie à de grandes contestations internes. Jamais les russes ne semblent capables d’envisager le soutien à des forces anti-américaines d’opposition … Ce jeu à court terme discrédite l’action russe en l’assimilant à un conservatisme plus borné que celui de l’Occident plus prompt , lui, à « accompagner » et subvertir les révoltes à son compte.
La Chine occupée en mer méridionale aurait tout à gagner à jeter la pierre dans le jardin de l’Amérique … Le jardin pourrait être le grand moyen orient et la pierre l’Islam politique antioccidental. Avec du gaz et du pétrole en joker …
D’ici là les mentalités auront changé et les non-occidentaux auront compris qu’une nouvelle géostratégie du 21eme siècle s’impose face à l’Occident postmoderne …