Leïla, une mère de famille âgée de 24 ans, enceinte de 3 mois, a été victime d’une agression sur fond de racisme et d’islamophobie en bas de son immeuble. Mère de deux enfants en bas âge, Leïla attend un troisième enfant avec son époux, français converti à l’Islam depuis son adolescence.
Jeudi dernier, le mari de Leïla part de bon matin pour aller travailler. Il jette le sac-poubelle avec les autres déchets des habitants de l’immeuble. Bizarrement, un peu plus tard dans la matinée, le voisin de la petite famille demande à Leïla de descendre car selon lui, les ordures sont étalées devant la porte.
« Il m’a appelée à l’interphone pour dire que ma poubelle était étalée devant la porte et que je devais ramasser. »
Etonnée elle descend. C’est alors que le voisin l’agresse verbalement, puis physiquement. Elle se retrouve coincée contre un arbre, le cou serré par la poigne de l’homme qui lui envoie au visage : « Sale race », « rentre chez toi » !
La famille est sous le choc, le mari en colère.
« J’ai fait un travail sur moi-même et je m’en remets à la justice », confie-t-il.
Ils ont décidé de porter plainte au commissariat de police de Thionville. Sept jours d’ITT ont été prescrits à la jeune femme. Le médecin relève œdèmes, contusions, ecchymoses « compatibles avec une ou plusieurs tentatives de strangulation ».
Du jambon dans la boîte à lettres
« Mais c’est une policière qui me l’a fait réaliser, explique-t-elle. Et puis, on nous avait déjà mis des tranches de jambon et des peaux de banane dans la boîte à lettres. Mon mari avait essayé de le cacher mais je l’ai entendu en parler au bailleur. »
Leïla sous le choc ne sort plus de chez elle depuis son agression. Le couple a demandé à changer d’appartement de toute urgence.
« J’ai découvert le racisme en arrivant ici, raconte-t-elle. On vous fait sentir que vous n’êtes pas bienvenu. Mes amis disent que j’ai changé, que je suis moins joyeuse, devenue déprimée. » Mais elle refuse de se laisser enfermer. « Pour moi, c’était ciblé, c’était de la provocation pour m’humilier. » Elle n’a trouvé aucun secours. « Il n’y a pas eu de pitié, même quand j’ai dit que je suis enceinte ! Moi, si je vois une femme se faire taper dessus, j’essaye de la défendre, je me fiche complètement de ses origines. » Porter le voile change tout : « Mais on ne m’a pas demandé de l’enlever, on veut me faire partir. »
D’après la presse, le voisin n’a pour l’instant pas été entendu, un scandale ! Récemment à Thionville déjà, une jeune fille voilée avait été agressée par un islamophobe dans un centre commercial.
Il semblerait que l’indignation de l’opinion publique ne soit pas la même lorsqu’il est question d’agressions racistes et islamophobes de femmes voilées. Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, continue à nier l’islamophobie malgré les affaires qui se répètent sans soutien de la part de l’Etat ni sanction réelle de la Justice.
La structuration de la communauté musulmane est la seule solution pour demain se faire entendre. Sans organisation réelle, les musulmans de France se dirigent vers un drame collectif. La montée de l’islamophobie encouragée par les cercles politico-médiatiques a déjà tué à Argenteuil.