Comme nous vous l’annoncions dans un éditorial complet traitant de la question, les négociations de Genève scellent le retour de l’Iran dans le giron de la diplomatie internationale des pays « respectables ».
En effet, le principal sujet d’achoppement, à savoir le nucléaire, a trouvé une solution. L’Iran conserve ses droits à l’atome mais se met sous le contrôle de l’Occident pour ce qui est de son contrôle au niveau militaire. L’exemple Coréen ayant échaudé les Etats-Unis, les occidentaux ont préféré voir un Iran prospère économiquement ouvert et complice de l’Otan plutôt qu’un pays fermé se repliant sur la seule revendication populiste d’un armement nucléaire.
Les articles des médias mainstream français s’éternisant sur le taux d’enrichissement de l’uranium ne sont que des paravents. C’est bien le statut de puissance régionale reconnue qui a été accordé à l’Iran à l’instar de la Turquie ou de la Chine il y a … 40 ans. Le mythe de l’opposition chiite à l’impérialisme yankee aura vécu et de plus en plus la perse assumera, à visage découvert cette fois, son positionnement d’allié objectif éternel de l’Occident au Moyen Orient face aux arabo-musulmans. La presse anglosaxone se montre d’ailleurs beaucoup plus franche sur ce sujet.
Les principaux perdants de cet accord sont évidemment les saoudiens et les israéliens. A leur victoire commune en Egypte face à la diplomatie américaine (Brzeziński), avec le putsch militaire de Sissi, succède aujourd’hui un revers bien plus sanglant. Cette reculade a en effet permis à la diplomatie américaine de s’imposer dans leurs dos sur le dossier perse. Le lobby ultra sioniste américain et les pétrodollars saoudiens prennent ici une claque par les tenants d’un mondialisme plus globalisateur. La réalpolitik globale s’impose à un messianisme aventurier et passéiste du XXème siècle qui pèse de plus en plus sur l’Amérique puissance … Toutefois, on remarquera qu’Israël semble beaucoup enclin à accepter un partenaire chiite plutôt qu’un réveil sunnite aussi minime soit-il … La Russie et la Chine doivent eux mieux comprendre aujourd’hui le pourquoi du piège syrien.
Décidément l’Iran perse a de beaux jours occidentaux devant lui !
Pour mieux comprendre les enjeux lisez cet article.