Le sénateur-maire UMP, François Grosdidier, a lâché une bombe à Metz cette semaine. Dans une sortie médiatique, il a dénoncé l’islamophobie de certains membres de sa famille politique, investis pour la reconquête de la mairie de Metz qui est actuellement socialiste.
Sur France Bleu, le sénateur UMP a déclaré qu’une partie de la droite de Metz porterait des sentiments islamophobes à l’égard des citoyens musulmans. Selon la presse, ces attaques visent directement l’investiture de la candidate UMP Marie-Jo Zimmermann qui serait trop proche de Jean-Louis Masson, candidat sans étiquette, qui a notamment proposé cet été une loi visant à ce que le règlement intérieur des entreprises puisse proscrire aux salariés en contact avec la clientèle ou le public le port ostensible de signes religieux.
Lors du dernier conseil municipal, l’UMP s’était abstenue de voter la construction de la grande mosquée de Metz. Le sénateur Grosdidier fustige cette position et déclare qu’«il était temps que Metz, dix ans après Woippy, prenne à bras le corps le dossier de la construction d’une grande mosquée, si j’en crois la taille devenue trop petite de la mosquée de Woippy fréquentée par de nombreux Messins».
François Grosdidier l’a bien compris… Les musulmans doivent avoir un lieu de culte digne de ce nom pouvant accueillir les fidèles de la ville. Le sénateur regrette la position que prend sa famille politique à l’égard des musulmans en rappellant le devoir d’union des partis devant la liberté fondamentale d’exercer son culte.
«La liberté réelle d’exercer son culte et le droit effectif de le faire dans la dignité et la sécurité aurait pu et dû rassembler la droite, le centre et la gauche. Metz n’en fait pas trop. Elle fait moins que Woippy ou Strasbourg. Nous avons intégralement construit sur fonds publics la mosquée de Woippy. A Strasbourg, la grande mosquée a été construite grâce à des subventions de la municipalité PS mais aussi du département et de la région à majorité UMP»
La droite française s’est lancée dans une course à l’islamophobie relayée par les chroniqueurs à la télévision. Le discours qui vise à banaliser l’islamophobie est en marche malgré les dernières réticences dans les grandes familles politiques. A ce niveau, l’extrême-droite a réussi son pari.
Les musulmans de la région doivent soutenir et appuyer les maires, députés, sénateurs qui s’opposent à l’islamophobie. Si la communauté continue à cacher son pouvoir électoral, on peut craindre la suppression des dernières poches de résistance à l’islamophobie dans les grands partis et demain l’arrivée au pouvoir dans les grandes villes, avec pourtant une population musulmane importante, des élus anti-Islam.