Le 09 Septembre 2013, Vincent PEILLON présenta sa Charte sur la Laïcité à l’école. L’occasion pour la chronique juridique d’Islam&Info de s’intéresser à cet événement.
C’est avec beaucoup de joie et de solennité que, le 09 septembre 2013, le ministre de l’éducation national Vincent PEILLON a présenté sa nouvelle Charte sur la Laïcité dans une école de région parisienne.
Le tableau était parfait : des petits noirs, maghébins, blancos (notion chère à Manuel VALLS) jouant ensemble, le tout agrémenté de la présence de Najat Vallaud-Belkacem, caution « diversité » du gouvernement.
D’un point de vue juridique, quelle est la valeur de cette charte ?
La réponse du ministre de l’éducation Nationale est sans appel, puisqu’il affirme qu’elle « n’a aucune valeur juridique ».
Dès lors, bon nombre d’élèves et de parents sont soulagés. Gageons que les responsables d’établissements et d’enseignements ne vont pas faire preuve de zèle en fondant toute initiative liberticide sur le seul fondement de ce texte.
De toute manière, ils se retrouveront face à un obstacle de taille.
Une charte se définit généralement comme un texte visant à expliquer ou à clarifier certaines règles. En l’espèce, cette Charte vient simplement réaffirmer le principe de laïcité de 1905.
Mais alors, quelle est la nécessité d’une telle charte ?
A écouter le gouvernement Ayrault II, il s’agit d’expliquer aux élèves ce qu’est la laïcité. Ces 15 articles pourront donc les aider à comprendre une notion d’une complexité telle, qu’elle se retrouve au cœur de virulents débats entre intellectuels français, et ce depuis 1904.
Un argument plus que douteux, vous en conviendrez…
En réalité, cette Charte n’a qu’un but : faire diversion en montrant du doigt une communauté (musulmane) afin de dissimuler les véritables problèmes. Pour preuve : que s’est-il passé ce même jour ?
– François HOLLANDE avait promis, le 9 septembre 2012, qu’il allait inverser la courbe du chômage (à moins de lire le graphique à l’envers, le chômage augmente toujours).
– La Russie a proposé de contrôler et de détruire les stocks d’armes chimiques du régime syrien (bloquant ainsi toute action militaire sur le terrain).
A la lecture de ce texte et des différentes déclarations politiques, c’est la communauté musulmane qui est une nouvelle fois visée.
Sorte d’épouvantail républicain, indigène sans mémoire, les politiques pensent que le musulman est le « parfait pigeon » à utiliser, à jeter et à chouchouter lors des rendez-vous électoraux.
Ces individus doivent se réveiller et s’organiser (et ils commencent !). Les responsables politiques n’ont pas encore pris conscience que le temps de l’indigénat était terminé. Et il est un devoir de le leur démontrer par les voies électorales et associatives. Ce n’est pas ici un appel à la révolte, mais à l’indignation et à l’action.
Prenons garde cependant à ne pas tomber dans le piège d’un manichéisme simpliste. Certains politiques ont récemment pointé du doigt les attaques successives envers cette communauté.
C’est le cas notamment d’Esther BENBASSA, sénatrice EELV du Val de Marne, qui se dit gênée car : « une religion est visée, avec l’article sur les signes ostentatoires ». De plus, elle regrette que cette charte ne soit pas plutôt « celle de la citoyenneté, ce qui aurait été plus positif et plus rassembleur ».
Ce combat doit être mené par tous les amoureux de la Laïcité.
Pas celle qu’on tente de nous imposer aujourd’hui, qui s’apparente plus à un anti religion et/ou anti religieux. Car la Laïcité n’est pas l’éradication de la religion, quelle qu’elle soit, mais bel est bien permettre à tout individu de pouvoir croire ou ne pas croire dans cet espace public appelé la France.
Pour conclure, saluons le geste de Manuel VALLS qui, dans un élan républicain dont lui seul a le secret, réconforta la communauté juive sur cette Charte.
Il rappela bien que celle-ci ne leur était pas destinée. Les autres communautés religieuses sont toujours dans l’attente d’un message du ministre des cultes.
S’il le souhaite, Islam&Info s’engage à lui transmettre les numéros des autres représentants cultuels s’il les a perdus.
Lamir Hassouni
